Orage
C'est comme si la tension avait été palpable toute la journée. Déjà la chaleur lourde ambiante et la fin de semaine rendait le monde tendu. Tout ces gens et ces cris et même ces pleurs. Un jour un peu étrange en fait si on enlève le fait que c'était comme d'habitude, long, interminable, filant vers l'avenir alors que je ne veux que retourner en arrière.
Ca devait arriver depuis si longtemps, ca me pendait au cou. Je retenais en moi depuis si longtemps cette boule, elle devait exploser. Il ne fallait pas pousser le bouchon encore plus loin.
Alors que le vent se lève, ma colère se décuple et le sang coule encore et encore. Je cogne dans le vide comme une sourde : Il faut que je sorte, que je m'en aille, que j'aille ailleurs, partout sauf ici. Les sons et les visions s'embrouillent, mon visage est trempé par les larmes et la pluie qui tombe ; pourrait on arrêter de penser parfois, tout se cogne dans ma tête. Le sol se dérobe sous mes pas, je ne sais pas où aller, mais je sais que je voudrais être partout sauf ici, en ce moment.
Quelques secondes le temps s'est arrété ici. Les rues étaient désertes, les seuls bruits étaient le résonnement du tonnerre et de la pluie, le sifflement du vent. Un air frais envahissait enfin la ville, comme s'il emportait avec lui tout cette lourdeur, toute cette souffrance et tout ces soucis. Je saisis cette fraicheur et défie la pluie et le vent. Je m'imagine alors dans cette même ambiance, mais totalement ailleurs ; mes pensées se sont trop enmelées et il n'y a plus de peur, de temps, de questions, de regrets ; je me suis perdue quelque part dans mes songes. Ici physiquement et totalement ailleurs mentalement.
Mais le vibreur de portable me rapelle alors qu'il faut rentrer. Je dois retourner affronter ca. Je profite encore de cet instant comme s'il était magique, c'est tellement bon cette impression de magie que je ne ressens plus depuis si longtemps. L'impression d'être en vie quoi.
L'air est frais et calme maintenant et je suis épuisée, lassée. Je vais dormir au moins 100 ans.
